Jean de Léry (1536-1613)

C'est un explorateur et écrivain français. Âgé d'à peine 21 ans, il part au Brésil, découvert cinquante ans auparavant. Profondément marqué par ce qu'il observe, il raconte à son retour le mode de vie des populations indigènes et partage son émerveillement pour la faune et la flore dans son livre intitulé L’Histoire d’un voyage fait en terre du Brésil.

La découverte de l’Autre : Description des Tupinambas dans L’Histoire d’un voyage.

«Quant à la disposition de leur corps, ils sont pour la plupart bien faits et de belle stature ; leurs membres sont déliés, leur visage est bien proportionné, mais ils ont les narines un peu plus larges que les nôtres, et les lèvres plus épaisses. Ils sont de couleur d’olive, ce qui est naturel à ceux qui sont continuellement exposés au soleil. Pour ce qui est de la nudité, ils vont entièrement nus, sans aucune honte ; et pour ornement, ils se percent les lèvres et les oreilles, dans lesquelles ils mettent des os de poissons, ou des plumes d’oiseaux, qu’ils trouvent belles. Les femmes, quant à elles, se teignent le corps avec un certain jus rouge qu’ils appellent roucou, ce qui leur sert de parure.

Quand ils vont en guerre, ils se parent encore davantage, se couvrant la tête de plumes de perroquets, et attachant à leurs bras et jambes des bracelets faits de coquillages ou de graines. Les femmes, lors des festins, se parent de colliers de perles blanches et noires, qu’elles enfilent avec adresse, et dont elles se parent comme les plus somptueux des bijoux. Il est également à noter que ces sauvages, tant hommes que femmes, sont d’une propreté remarquable : ils se baignent souvent dans les rivières, et se lavent plusieurs fois par jour. »